Le mot du pasteur

Juin 2025

D’une manière ou d’une autre, nous sommes tous et toutes des êtres nostalgiques. Nous sommes un peu nostalgiques en repensant au monde d’autrefois, à celui que nous imaginons qu’il a été lorsque les choses semblaient plus simples, plus évidentes. Mais avec la nostalgie on ne construit rien ! Et souvent la nostalgie nous trompe sur le regard que nous portons tant sur le passé que sur la situation présente.

« Je vais à la pêche ! » Jean 21 : 3a

Cette vie nostalgique semble être la situation des disciples de Jésus même au lendemain de la résurrection de leur maître.

Pierre fait le choix de retourner à ses occupations originelles : « Je vais à la pêche ! ». On dirait que les autres compagnons n’attendaient que cela ! Spontanément ils ont décidé d’accompagner Pierre : « Nous allons aussi avec toi ! ».

En effet, suite aux évènements du vendredi saint, la vie de Pierre et de ses compagnons a basculé. Ils avaient cru que le temps de Dieu était arrivé, la fin de l’histoire, la réalisation de toutes les prophéties. Puis ce fut, au contraire, l’arrestation de leur champion, du maître : la condamnation, la mort ne laissant que ruine et désolation dans l’esprit des disciples.

Comment admettre que celui qui avait pu opérer tant de miracles, Jésus, ait pu subir une telle mort ? De telles questions sont de nature à déraciner la foi la plus sûre, à ébranler l’espérance la plus solide. Oui, les disciples sont nostalgiques et découragés.

C’est justement dans ce contexte que le Christ ressuscité apparaît aux disciples et, selon l’évangéliste Jean, la troisième fois.

Cependant les disciples, prisonniers de leur découragement, vont opposer une farouche incrédulité à la résurrection de leur maître. Ils n’ont confiance ni dans le témoignage des femmes, ni dans leurs propres yeux. On retrouve donc Pierre de retour dans son quotidien, nostalgique du passé.

On dirait que les disciples ont compris cet adage qui dit : « quand on ne sait pas où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. ».

La parenthèse de la vie avec Jésus est terminée. Pierre retrouve son filet, sa barque et ses compagnons.

Mais la réalité c’est que rien n’est simple dans l’existence humaine à l’image de la nuit de pêche infructueuse. Les disciples ont faim, ils ont froid, leur pêche est aussi stérile que leur espérance est en panne. Comment continuer ? à quoi bon s’accrocher ?…

C’est là que Jésus les surprend, dans un geste quotidien ; c’est précisément là, au cœur de ce découragement, que Jésus les attend et qu’il se rend visible se proposant de donner à manger à ses disciples déboussolés.

 

Parfois notre vie ne ressemble-t-elle pas à cette pêche infructueuse ? Parfois nous aussi nous avons l’impression d’avoir travaillé « toute la nuit en vain » et sur notre route, tout est froideur, hostilité et nous avons faim de communion et d’espérance. Durant ces moments obscurs, nous ne savons plus trop où tourner notre regard pour retrouver un sens à notre existence, retrouver une espérance.

Par cet épisode nous pouvons comprendre la rencontre avec le Christ ressuscité comme une promesse et une invitation.

Une promesse que le Seigneur nous fait de nous accompagner où que la vie nous mène et une invitation à le rechercher au cœur de notre quotidien.

C’est en se mettant à l’écoute du Christ, à l’écoute de la Parole du Christ, que notre quotidien peut être changé, que notre façon de le comprendre et de l’appréhender peut en être bouleversée.

 

Charles KLAGBA

 

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