Le mot du pasteur

« Donnez-leur vous-mêmes à manger » Luc 9 : 13

Après la trêve estivale, nos activités reprennent. Pour certains c’est la mise en œuvre de notre projet de vie d’église planifié depuis de longs mois pour ne pas se laisser submerger par les flots de sollicitations possibles à cette reprise. Mais les inattendus, il y en a toujours…

Que faire face aux inattendus ?

Revisitons cette belle expérience des apôtres du Christ…

Les apôtres reviennent de mission, très enthousiastes et commencent à raconter à leur maître Jésus, tout ce qu’ils avaient fait. Alors que Jésus cherchait à s’isoler avec ses disciples (une sorte de retraite spirituelle), les foules se mettent à sa recherche et finissent par le trouver. La foule vient ainsi bousculer le plan de Jésus de s’isoler avec ses disciples.

Que fait Jésus ? Il change son plan, et accueille cette foule.

Cette rencontre imprévue et surtout provoquée par la foule dure. Personne ne voit le temps passer, tellement la communication ou plutôt la communion entre Jésus et la foule est réelle, vivante, intense, basée sur un échange réciproque.

Une nouvelle contrainte qui s’impose à tout être humain se fait sentir : la faim, la faim pour cette foule éloignée de tout. Les disciples proposent à Jésus de renvoyer la foule, de rompre ainsi ce qui se passe entre lui et la foule ; une solution facile, certes, mais surtout une solution de facilité !

Les disciples considèrent les choses, selon l’ordre de la maîtrise objective qui, toujours, distingue ce qui est possible ou non et donne une place de pouvoir à celui qui parle et porte le jugement : « nous sommes dans un endroit désert, renvoie cette foule ». Mais Jésus ne plie pas devant l’injonction des disciples ! trop facile ! trop simpliste !

Jésus demande aux Douze de résoudre eux-mêmes le problème de manque et de faim, et finalement ce sont eux qui feront asseoir la foule et distribueront la nourriture.

Face à l’insuffisance apparente des ressources pour nourrir cette foule, Jésus y pourvoit par le pouvoir de son Père.

En somme, la mission des Douze se prolonge avec notre récit, elle ne s’arrête pas, elle ne peut s’accommoder d’une quelconque excuse du genre : ce n’est pas le bon moment, nous n’avons pas assez de moyens (humains, matériels…)

Nous pouvons tous et toutes faire référence ici à des situations concrètes. Notre réaction première est de dire : « Quelle catastrophe ! Comme j’aimerais que de telles situations n’existent pas ! ».Mais la réaction de Jésus est de dire : « C’est le moment pour vous d’agir. Vous avez ce qu’il faut » ! Voilà la mission que le Christ laisse à son Eglise !

Être dans le discernement, la souplesse, la créativité, l’inventivité, la spontanéité, savoir saisir les opportunités…sans jamais être prisonnier du passé ou être paralysé ou refroidi par les enjeux du présent.

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

Suivons ce que le Seigneur propose à ses disciples qui déjà le suivent… Devenir ou être disciple, c’est donc être libéré de tout ce qui nous retient et nous fait croire que nous, nous n’avons rien à offrir ! Que le Seigneur nous vienne en aide.

BONNE REPRISE !

Charles KLAGBA